Le vent dans la face

Les décisions de nos voisins du sud ne cessent de nous surprendre. Le « blond bronzé » magnifie les nouvelles de ses humeurs et nous plonge dans un questionnement sur nos façons de faire, ainsi que sur notre identité. Nous avons suivi le bateau il y a des décennies, ce navire économique qui nous a obligés à être toujours plus compétitifs au niveau des prix, tout en nous faisant perdre notre expertise manufacturière. Est-ce que nous nous sommes appauvris depuis? Je ne sais pas, mais assurément, quand on pense à la préservation de notre expertise collective, la question se pose.

Pour revenir à l’actualité, disons-le clairement : Donald aimerait que certaines « jobs » reviennent au pays. Aujourd’hui, comme le dit l’expression, nous avons le vent dans la face. La mondialisation, qui nous a placés dans une position différente, fait que nous sommes encore plus dépendants du commerce mondial. Comme dans tout, ce commerce a apporté du bon, comme la diversité et de bons échanges internationaux, mais aussi du moins bon, comme une pression croissante sur les ressources et une augmentation du gaspillage. Cependant, à mon sens, le vrai changement s’est installé progressivement et a été favorisé par plusieurs facteurs. Ce phénomène est encore plus exacerbé aujourd’hui par l’immatérialité et la rapidité de la technologie, qui facilitent les moyens pour un individu de s’exprimer, d’agir, pour le meilleur comme pour le pire.

Alors, que pouvons-nous faire pour réduire cette dépendance au monde, et aussi contribuer à la collectivité? Les principes initiaux de mondialisation avaient des objectifs collatéraux : créer des emplois, réduire la pauvreté et accroître le pouvoir d’achat, bref, améliorer la collectivité à l’échelle mondiale. Mais nous devons nous rendre à l’évidence : les effets négatifs sont tout aussi importants, voire plus graves : conditions de travail difficiles, impact environnemental négatif, problèmes de santé, etc. Cette situation complexe est si difficile, car elle nous oblige à nous interroger quotidiennement sur nos actions. Quelles sont les actions individuelles et collectives possibles?

Je pense toujours à ce parallèle avec le monde de la bière, où jadis, il y avait une certaine aura mythique autour des petites brasseries belges. On s’imaginait pouvoir parcourir le pays pour goûter à la diversité des produits et constater le savoir-faire et l’histoire derrière ces bières. Les bières belges étaient parmi les meilleures au monde. Aujourd’hui, on ne sait plus à qui appartiennent ces brasseries, ni même où la bière est produite. Mais on s’efforce souvent de constater qu’une plus grande brasserie se cache derrière et poursuit le narratif. Désormais, ces bières sont disponibles partout dans le monde et rivalisent, en Belgique, avec d’autres bières anglaises, américaines, canadiennes et même australiennes. Pourquoi avons-nous besoin de tous ces choix, surtout si nous produisons déjà nous-mêmes?

Acheter occasionnellement un ananas pour diversifier les aliments que nous consommons est certes une bonne chose. Mais je me demande pourquoi nous devons rivaliser avec des fraises de Californie en juillet, alors que nous avons des fraises produites ici, au Québec. Pour un consommateur, il est souvent difficile de faire ce choix, car le prix reste le facteur numéro un influençant l’achat. Et c’est normal, cette décision est directement liée à notre pouvoir d’achat et à notre sécurité financière individuelle.

Là où je veux en venir, c’est qu’il y a plusieurs facteurs importants pour nous aider à faire de meilleurs choix. Il faut d’abord vouloir en faire de meilleurs, c’est-à-dire être conscient de cette nécessité. Cela peut paraître simple, mais cela demande un effort. Ensuite, il faut avoir accès à la bonne information pour prendre des décisions éclairées.

Par exemple, un produit fabriqué localement, mais de moindre qualité, en vaut-il la peine? Ce processus décisionnel demeure très complexe, et c’est pourquoi il devient encore plus difficile de faire des choix parmi une marée de produits. Et pour en rajouter, nous devons choisir à maintes reprises, chaque jour. C’est ce que je vais tenter d’expliquer… à suivre.

***

The decisions of our neighbors to the south continue to surprise us. The "bronzed blonde" magnifies the news of his moods and plunges us into a questioning of our ways of doing things and our identity. We followed the boat decades ago, that economic ship that forced us to be increasingly competitive on price, while making us lose our manufacturing expertise. Have we become poorer since? I don’t know, but surely, when we think about the preservation of our collective expertise, the question arises.

To return to the current situation, let's be clear: Donald would like some of the "jobs" to come back to the country. Today, as the expression goes, we have the wind in our face. Globalization, which has placed us in a different position, makes us even more dependent on world trade. As with everything, this trade has brought both good, like diversity and good international exchanges, and bad, like increasing pressure on resources and rising waste. However, in my opinion, the real change has gradually set in and has been encouraged by several factors. This phenomenon is even more exacerbated today by the intangibility and speed of technology, which makes it easier for individuals to express themselves and act, for better or for worse.

So, what can we do to reduce this dependence on the world and also contribute to the community? The initial principles of globalization also had collateral goals: to create jobs, reduce poverty, and increase purchasing power, in short, to improve the community globally. But we must face the truth: the negative effects are just as significant, if not worse: difficult working conditions, negative environmental impact, health problems, etc. This complex situation is so difficult because it forces us to question our actions daily. What individual and collective actions are possible?

I always think of the parallel with the beer world, where once there was a certain mythical aura around the many small Belgian breweries. We imagined being able to travel the country to taste the diversity of the products and witness the craftsmanship and history behind these beers. Belgian beers were recognized among the best in the world. Today, we no longer know who owns these breweries or even where the beer is produced. But we often try to observe that a larger brewery is hiding behind it and continuing the narrative. Now, these beers are available everywhere in the world and compete, in Belgium, with other beers from England, the U.S., Canada, and even Australia. Why do we need all these choices, especially when we already produce them ourselves?

Occasionally buying a pineapple to diversify the foods we consume is certainly a good thing. But I wonder why we need to compete with strawberries from California in July when we have strawberries grown right here in Quebec. For a consumer, it is often difficult to make this choice because price is the number one factor influencing the purchase. And that’s normal, this decision is directly linked to our purchasing power and our individual financial security.

Where I want to go with this is that there are several important factors to help us make better choices. First, we must want to make better choices, that is, to be aware of this need. It may seem simple, but it requires effort. Then, we must have access to the right information to make informed decisions.

For example, is a locally made product of lesser quality worth it? This decision-making process remains very complex, and that’s why it becomes even more difficult to make choices among a sea of products. And to make matters worse, we have to choose repeatedly, every day. That’s what I will try to explain... to be continued.

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